Interview Radio Zinzine
Les membres de Solidaritat interviewés par Radio Zinzine à propos de l’évacuation du CAO de Barcelonnette sont à écouter ici.
Solidaritat*
Les membres de Solidaritat interviewés par Radio Zinzine à propos de l’évacuation du CAO de Barcelonnette sont à écouter ici.
Solidaritat*
« J’ai marché jusqu’à vous » : récit d’une jeunesse exilée, raconte les périples des demandeurs d’asile pour trouver refuge en Europe. Ce film est visible ici, sur la Chaine Parlementaire LCP.
Solidaritat*
« Les migrants ne savent pas nager » est un documentaire tourné à bord de l’Aquarius SOS Méditerranée. Il est visible ici, sur le site de Public Sénat.
Solidaritat*
Voici le bulletin d’Adhésion Solidaritat 2017-2018 à télécharger.
Merci de le remplir et de nous le transmettre si vous voulez rejoindre l’association ou renouveler votre implication, il suffit du bulletin et d’un chèque de 10 € envoyés à l’adresse suivante :
« Solidaritat Ubaye»
Siège social : 51 Montée du château des Magnans
04850 Jausiers
Nous vous remercions tous pour votre soutien, et avons hâte d’entamer une nouvelle année de solidarité avec vous!
Solidaritat*
Alors voilà. On fait comme si de rien n’était, on dit “ salut” ou “ au revoir” et c’est
terminé. Tout cet espoir, tout ce courage pour finir encore dans un bus, un train, un
camp. On ferme les yeux, encore, on essaye de ne pas y penser ? Une espèce qui se
regarde mourir. Un peuple qui brûle sous nos yeux ébahis, abrutis d’un sommeil
rassurant : Schengen, Maastricht et Bruxelles veillent sur nos pauvres os.
Emportant les fantômes de leurs rêves, Mirtheab, Habtom et leurs frères seront
reconduits en Italie, où rien n’existe pour eux. Ni langage, ni avenir, ni famille.
Surmonter les guerres et les déserts, la solitude, la peur, la mort et être rejeté par ce
pays qui se veut moderne et dynamique. “Il y a ceux qui réussissent et ceux qui ne
sont rien”. . Et ceux qui crèvent sur le bord d’une route, dans le fond d’un bateau ou
gelés à l’arrière d’un camion, dans un tunnel sans fin, pour fuir en famille les bombes
si propres que nous avons vendu contre quelques euros. On les oubliera tous les fils
de la guerre, les enfants de la merde.
Nos coeurs hurlent à l’injustice, mais rien ne semble vaciller, et le courage de nos élus
s’arrête bien loin de toute prise de position, de tout acte d’humanisme. Cachez-vous
derrière vos décrets et vos démocraties qui ne sont plus que de vieilles illusions
tremblantes, des rêves à la retraite, perfusées aux pots de vin.
À des années-lumière de ses engagements, la France et son président marcheur,
comme la préfecture de Digne les Bains, tirent un trait sur leurs promesses et leurs
devoirs. Sans jamais les avoir écoutés, eux qui viennent du Soudan ou d’Érythrée,
tremblants sous les bombes et fuyants la mort, on les dégage, pour une nouvelle
place, et juste avant de dépasser le délai, ouf !
France, tu me veux patriote, je te vomis quand tu n’as aucun courage. Et toi, mon
voisin, mon frère, d’où tu viens ? Moi, vu mon nom et ma gueule, du Sud, de la
Méditerranée. Et toi aussi, je le sais. Parce que les pères de nos pères, Italiens,
Portugais, Espagnols ou Algériens ont trouvé refuge ici, j’existe. Tu te souviens qui
ils étaient ?
Mais l’apathie, la froideur et la lâcheté dont nous faisons preuve ont eu raison du
mirage de notre fierté. Toi qui veux défendre les “valeurs catholiques de la France”,
comment peux-tu justifier cette horreur ?
Collaborants de tout poil, je n’ai plus de force devant la mesquinerie de nos sociétés.
Capitalises, libéralises et chies-en du fric à plus savoir qu’en foutre, du Panama au
Luxembourg. Accueilles-en des fraudeurs, blanchisseurs et assassins économiques,
fines gâchettes du portefeuille, allez, encore ! Et avec la Marseillaise !
Mais ne viens jamais, jamais, me dire que nous n’avons pas les moyens, les budgets
ou les structures pour sauver la vie de ces malheureux. Nous n’avons pas les couilles,
ni courage ni honneur, point !
La générosité légendaire de la Vallée de l’Ubaye : Michel Fortoul a invité (gratuitement) le 12 juillet dans son restaurant d’altitude une vingtaine de réfugiés du CAO de Barcelonnette à un repas d’anthologie…
Et nous voilà au Restaurant Halte 2000 sur la route de Restefond, sous le col de la Bonette (route la plus haute d’Europe) vers 13 h après une marche de 4h dans nos montagnes de Haute Ubaye.
La plupart de nos amis réfugiés seront prochainement déportés vers l’Italie, ainsi en a décidé le despotisme d’État…!
C’est une infamie intolérable !
Mais un immense merci à Michel et à toute son équipe pour nous avoir régalés et mis du baume au cœur…
Solidaritat*
Voici le plaidoyer d’un médecin de Médecins du Monde adressé à Mr Collomb, ce même médecin qui a à présent entamé une grève de la faim pour protester contre les procédures de Dublin engagées envers des demandeurs d’asile de Barcelonnette (article ici) :
Depuis plusieurs mois, de nombreuses personnes isolées, enfants et familles à la rue sont poussées par les forces de police à se déplacer, au rythme des expulsions, errant d’espace public en espace public. Médecins du Monde est présent auprès de ces personnes et constate que la précarité de leurs conditions de vie altère leur santé physique et psychique, autant que leur dignité.
La pratique des médecins est encadrée par notre code de déontologie qui nous oblige à soigner les personnes quelques soient leur origine, leurs moeurs et leur situation de famille, leur appartenance ou leur non-appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée […] (extrait de l’article 7). Il ne s’agit pour ce code ni de défendre une bonne morale ou je ne sais quelle charité, mais juste de garantir des droits et des devoirs pour l’organisation de soins dignes et de qualité dans notre pays.
Sur quelle déontologie politique pourrons-nous nous accorder ? Vous paraissez craindre d’accueillir la misère du monde, quand nous craignons que se construise pour le monde une politique qui, elle serait misérable. Vous dites redouter l’appel d’air, quand nous redoutons toute décision économique, politique ou militaire qui contribuerait à créer les conditions de départ de ces personnes. Vous discutez la présence de migrants économiques, quand nous témoignons que la grande pauvreté est toujours le résultat de choix humains, et donc politiques. Vous avez peur qu’il y ait trop d’étrangers en France, quand nous défendons qu’aujourd’hui la citoyenneté ne peut plus être pensée seulement au niveau national, les échanges et les économies étant définitivement interdépendants et internationaux.
Comment ne serions-nous pas ulcérés quand, au lieu de mettre en travail ces enjeux-là dans le débat public, votre réponse est de mobiliser les forces de police pour chasser des personnes que la République a la responsabilité de protéger.
La dangerosité de cette réponse n’est pas que symbolique et nos soignants peuvent en témoigner : ruptures de traitement, épuisement, troubles du sommeil et anxio-dépressifs, exposition accrue au risque de déshydratation, femmes enceintes et femmes isolées avec enfants et exposées à des risques de violence. Alors que le niveau 3 du plan canicule est activé à Lyon, les riverains et citoyens, qui s’assurent que l’accès à l’eau et à l’hygiène soit garanti aux personnes, endossent une responsabilité qui n’est pas la leur. Pourquoi devons-nous sans cesse nous battre pour que les droits fondamentaux des personnes soient respectés dans notre ville, notre pays ?
Nous avons essayé à deux reprises de vous rencontrer au printemps pour échanger avec vous sur le sujet. Vous n’aviez pas le temps… Nous avons lancé notre « Appel de Lyon » contre la tentation raciste et nationaliste de l’entre deux tours de l’élection présidentielle, tout en affirmant notre volonté de vigilance sur la politique à venir. Et notre vigilance déjà tourne à la colère.
La république, la chose publique, Monsieur Collomb, ne doit-elle pas prendre pour sens l’organisation de la vie en commun autour de nos valeurs républicaines ? Cette Politique, dont nous avons chacun la responsabilité en tant que citoyen, ne doit-elle pas viser à instaurer la liberté, dont celle de circuler, de boire et se laver, l’égalité, dont celle des droits pour chacun de bénéficier de soins dignes et adaptés, et la fraternité qui n’est possible qu’avec la détermination de nos responsables politiques ?
Nous espérons toujours pouvoir échanger avec vous sur le sens que vous souhaitez donner à ces questions, afin qu’à Lyon, en France et dans le monde, le temps de l’entrave, de la soif et des châteaux forts soit définitivement révolu.
Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués
Un article paru dans la Marseillaise à propos des procédures Dublin et des réactions de Solidaritat ici
Solidaritat*
Et voici le communiqué de presse de Solidaritat pour juillet 2017.
Bonne lecture, la solidarité continue !
Solidaritat*
Pour la deuxième fois depuis le mois de mai 2017 l’association Solidaritat Ubaye se voit contrainte de protester avec la plus grande énergie contre les décisions préfectorales d’expulsions vers l’Italie de 11 demandeurs d’asile du CAO de Barcelonnette.
La gestion actuelle de la Préfecture de Digne démontre de façon implacable que l’État français s’aligne sur le non- respect du Droit d’asile qui prévaut dans la plupart des autres pays d’Europe et qui mène à un échec effroyable .
L’association Solidaritat Ubaye, qui compte plus de 150 adhérents, accompagne depuis 9 mois avec une très grande réussite reconnue par tous, une quarantaine de demandeurs d’asile, accueillis en CAO aux Allaris à Barcelonnette.
Notre association réunit un ensemble d’ initiatives locales de solidarité – notamment des cours de français – organisées avec les demandeurs d’asile afin de pallier aux manquements et à l’aveuglement de l’État .
Elles ont pour but de témoigner de l’humanité la plus élémentaire : offrir réconfort et dignité à des personnes accablées par des parcours de vie jalonnés de grandes souffrances, de violences et de traumatismes insupportables .
Notre pétition du mois de mai contre l’expulsion de 6 demandeurs d’asile vers l’Italie, qui a recueillie 2500 signatures, les dizaines de lettres adressées au Préfet du 04, et la rencontre du 18 mai à la Préfecture avec la chef de cabinet n’ont reçue aucune réponse de sa part.
De la France entière, les associations qui accompagnent les migrants demandeurs d’asile, dans les CAO, ou ailleurs comme à Calais ou à La Roya, interpellent et alertent en vain les gouvernements successifs de l’État français sur les dangers d’une application répressive du « règlement Dublin III » et sur l’échec annoncé des politiques menées par la France, qui se prétendent fermes, et ne sont que duretés, violences et mépris.
Des appels d’organisations telles que la Cimade, Emmaüs, Amnesty ou la Ligue des Droits de l’Homme ne sont pas entendus.
Les sévères mises en garde du Défenseur des Droits Jacques Toubon, contre les dérives inacceptables des mesures prises contre les migrants restent lettres mortes.
« Tarir les flux d’arrivée » selon les mots même du Ministre relèvent de l’illusion et du mensonge que nous payons au prix fort : des milliers de vie perdues, d’insupportables souffrances humaines, des bénévoles choqués, épuisés, des centaines de millions d’Euros gaspillés ….
Pourtant le nouveau Président de la République a insisté sur l’honneur et la plus grande humanité à apporter à la « gestion » des migrants.
Mais dans les pratiques l’inhumanité des politiques publiques perdurent et s’aggravent . Les opérations de « vidage périodique et systématique de Migrants » de Sangatte ou Paris vers les CAO de Régions en sont de vivants exemples .
Les CAO de « Province » doivent impérativement « faire de la place » et donc déverser à tous prix le « surplus » de DA vers d’autres États membres pour se remplir à nouveau de DA qui seront invités sous peu à prendre le même chemin …. Il s’agit d’un cycle infernal qui va contribuer fortement à la « fabrication » de clandestins dans notre pays .
Notre proximité géographique et culturelle avec l’Italie voisine, notre solidarité avec ce pays nous rendent absolument indignés par ces transferts forcés, ces déportations, alors même que l’Italie ne cesse d’alerter l’Europe et la France sur son impossibilité à gérer seule les afflux de migrants sur son territoire, du Sud à Vintimille.
Ses appels au secours ne sont pas entendus alors qu’il y a de sérieuses raisons de croire qu’ il existe des défaillances graves et systémiques dans les conditions d’accueil des demandeurs et dans la procédure d’asile.
Ces politiques brutales menées par l’État français sont dangereuses et de plus en plus contraires à l’État de Droit : même les « procédures Dublin III » pourtant extrêmement sévères, sont bafouées : avis de transfert remis sans notifications préalables traduites par exemple… déplacement pour transfert durant la période dévolue à un recours suspensif ..
Elles ne produiront que de l’incompréhension, de l’aigreur et du ressentiment chez les migrants demandeurs d’asile et seront lourdes de conséquences pour les générations à venir et nos enfants .
Simone Veil qui sera prochainement Panthéonisée disait :
« La vigilance ne doit pas être un vain mot, un appel qui résonne dans le vide de consciences endormies…
le poison du racisme, de l’antisémitisme, du rejet de l’autre, de la haine ne sont l’apanage d’aucune époque, d’aucune culture, ni d’aucun peuple.
Ils menacent à des degrés divers et sous des formes variées, au quotidien, partout et toujours, dans le siècle passé comme dans celui qui s’ouvre. »
Nous ferons en sorte que ses paroles ne soient pas enterrées !
Nous en appelons au Président de la République à convoquer une rencontre pour un travail de fond impliquant en particulier les associations de « terrain » comme Solidaritat Ubaye afin qu’émergent des politiques d’accueil et d’intégration réalistes et positives, qui permettraient de ré-écrire un règlement Européen Dublin IV empreint de solidarité et d’humanité.
Solidaritat Ubaye