Début novembre 2016, une quarantaine de migrants sont arrivés à Barcelonnette. Répartis dans 7 appartements, ces « hommes isolés » sont soudanais, somaliens ou érythréens.
Afin de les accueillir, un CAO (Centre d’Accueil et d’Orientation) a vu le jour. Ce type de structure est une initiative de l’Etat pour répondre aux mouvements migratoires et désengorger les lieux comme Calais en répartissant les migrants dans toute la France. Le centre fournit un habitat provisoire pour les demandeurs d’asiles le temps qu’ils effectuent leurs démarches. Pour les aider dans ce parcours administratif, deux assistants sociaux salariés par l’association ADOMA sont à leurs côtés. Par la suite, les migrants devraient être accueillis dans un CADA (Centre Accueil des Demandeurs d’Asiles).
➢ Migrant(e) : personne qui quitte son pays pour s’établir durablement dans un autre pays, pas toujours de manière définitive mais pour un séjour plus long que touristique, d’étude ou de travail temporaire.
➢ Demandeur(se) d’asile / réfugié(e) : personne qui fuit son pays parce qu’elle craint avec raison d’être persécutée pour sa race, sa religion, sa nationalité, son groupe social ou ses opinions et/ou parce que son pays est en guerre. La France reconnait officiellement 4 pays en guerre : Syrie, Irak, Afghanistan et Erythrée. Rappelons que la Palestine, la Libye, le Pakistan et tant d’autres sont aussi en guerre…
➢ Débouté(e) : Si l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides) refuse le droit d’asile, la personne est déboutée. Elle peut alors faire appel à la Cour Nationale de Droit d’Asile (CNDA).
➢ Dubliné(e) : En Europe, un(e) migrant(e) doit déposer sa demande d’asile dans le premier pays où il/elle a donné ses empreintes digitales. Ainsi, si une personne dépose une demande d’asile en France alors qu’elle est déjà passée par l’Italie, la France peut la renvoyer vers l’Italie. C’est ainsi que la majorité des demandes se retrouvent en Italie, en Hongrie ou en Grèce : ce sont les pays limitrophes européens qui gèrent alors le problème migratoire pour l’ensemble des pays.
➢ Clandestin(e) : Un demandeur (se) d’asile « débouté(e) » souhaitant à tout prix rester perd ses droits vis-à-vis de l’état français et entre dans la clandestinité. De même, un(e) immigré(e) arrivant sur le territoire, a 15 jours pour faire sa demande d’asile, si il/elle ne le fait pas, il/elle est clandestin(e) donc sans papiers. Ces personnes n’ont aucun droit social sauf celui d’être soigné à l’Aide Médicale d’Etat.
➢ OQTF : Obligation de Quitter le Territoire Français : injonction prise par le préfet après rejet de toutes les démarches auprès de l’OFPRA ou de la CNDA. La personne doit quitter le territoire dans un délai très court. En attendant l’expulsion, elle est généralement assignée à résidence ou placée en Centre de Rétention Administrative. Après 3 mois passés hors de l’espace Schengen, preuves à l’appui, la personne peut tenter de recommencer les démarches de demande d’asile.
➢ Les migrant(e)s vont faire exploser les prestations sociales ! Les demandeurs d’asiles n’ont le droit qu’à l’Aide Médicale d’Etat, à l’ADA : Aide aux Demandeurs d’Asile de 6,80€ par jour et à un logement en CAO ou en CADA. Pas d’APL, de RSA ou autres prestations familiales. (Est-ce le moment de se questionner sur notre vision de l’assistanat grâce à cette vidéo https://www.youtube.com/watch?v=rnu9e1ft5qw ?)
➢ Ils/elles vont piquer notre travail ! Les demandeur(se)s d’asile ne peuvent pas travailler pendant que leur demande est examinée, c’est-à-dire pendant environ 1an. Rappelons que 70% des demandes d’asile sont refusées. 19 000 personnes ont bénéficié du droit d’asile en 2015. Ils représentent 0.03% de la population française, bien faible par rapport au nombre de chômeurs.
➢ Il y a une majorité d’hommes, ils abandonnent leur famille ! 52% des migrant(e)s sont des femmes et la proportion de mineur(e)s isolé(e)s ne cesse d’augmenter. Ces enfants, ces jeunes grandissent à la rue, sans famille et sans amour, que deviendront-ils ? (à voir : http://www.lcp.fr/emissions/275151-recit-dune-jeunesse-exileejai-marche-jusqua-vous)
➢ Les djihadistes se mêlent aux migrant(e)s. Et bien non, les déclencheurs d’attentats vivent dans les pays concernés depuis bien longtemps, utilisent des téléphones portables et voyagent dans des avions plutôt que dans des canots gonflables. Les migrant(e)s viennent pour trouver la sécurité et pouvoir prendre soin de leur proche, chose à laquelle nous aspirons tous.