Le contexte général

Déclenché le 15 mars 2011, le conflit en Syrie n’a cessé de se complexifier et de s’internationaliser avec l’entrée en jeu de groupes djihadistes et de pays étrangers.
La dernière puissance à s’y impliquer militairement est la Turquie qui a envoyé ses troupes pour déloger le groupe djihadiste Etat islamique d’une localité à sa frontière et stopper la progression des forces autonomistes kurdes. Depuis le début de la guerre, en mars 2011, 300 000 personnes ont trouvées la mort.

Conséquences souvent des forts déséquilibres du fonctionnement économique mondial, les migrations s’en trouvent ainsi accélérées.

Le monde est devenu en peu de temps un espace interdépendant de mobilité mondiale et aucun pays n’échappe au phénomène. Les Nations Unies ont recensé officiellement 214 millions de migrants, dont une bonne part en situation régulière. Cela représente un doublement du nombre de migrants internationaux en 40 ans, mais, la population mondiale ayant également doublé dans le même temps, le taux reste stable : 3,1% des habitants de la planète ne résident pas dans leur pays de naissance. Les expatriés issus des pays du Sud et installés dans les pays du Nord ne représentent que 37 % de ces 214 millions d’individus.

Le nombre d’immigrés présents en France était de 5,7 millions en 1988, de 6,3 millions en 2000 et 6,7 millions en 2010. Sur ces 6,7 millions, on estime entre 200 et 400.000 le nombre d’étrangers en situation irrégulière en France. 400.000 personnes, cela représente 0,6 % de la population française [source : CCFD Terre Solidaire].

Avec plus de douze millions de personnes fuyant leur pays dévasté par la guerre, les Syriens sont désormais la première population concernée, devançant d’autres pays subissant des conflits : Irak, Afghanistan, Erythrée ou le Soudan du Sud.
Avec plus de 850 000 arrivées par la mer en 2015, la Grèce et l’Europe ont été face à une crise migratoire sans précédent à quelques encablures de la Turquie. Des dizaines de milliers de personnes fuyant les conflits et la misère au Moyen-Orient débarquaient chaque jour pour emprunter la route migratoire des Balkans. L’Union européenne a signé un accord avec Ankara en mars 2016 et la fermeture des frontières sur cet axe a fait chuter les arrivées. Depuis, 140 000 candidats à l’asile ont traversé la Méditerranée au péril de leur vie vers l’Italie.



L'accueil de réfugié en quelques chiffres :

Liban : 1 million
Allemagne : 566 000
France : 14 000
4,282 millions de Syriens ont fuit leur pays.
Pour ceux dont l’arrivée a été enregistrée en Grèce ou en Italie, le taux d’acceptation des demandes d’asile est passé de 33,5% en 2011 à 75,7% en 2015. Ceci confirme que le récent flux de migrants est majoritairement composé de réfugiés



Un exemple de parcours

Avant d’arriver en Europe, ces hommes et ces femmes traversent souvent des régions extrêmement hostiles et dangereuses, que ce soit le désert de Lybie et le Soudan pour arriver aux portes de la la Méditerranée. Certains empruntent la route des Balkans pour rallier l’Europe, d’autres traversent toute l’Italie. Il faut donc considérer la difficulté, la durée, le prix et le danger d’un tel voyage .

Le continent Européen s’est progressivement transformé en forteresse et de nombreux migrants se retrouvent bloqués en Grèce, empêchés de poursuivre leur route à cause du durcissement de la politique migratoire par de nombreux États membres. Les ambassades n’offrant pas directement le statut de réfugiés, les réfugiés sont conduits à rémunérer des passeurs pour se rendre sur le territoire de l’Union européenne, en prenant des risques énormes pour leur survie et celle de leur famille, sans garantie aucune.

Une fois arrivé en France, ils vont devoir franchir de nombreuses barrière administratives, afin de permettre aux autorités de définir leur statut : bénéficiaires de la protection subsidiaire, une protection temporaire qui donne droit à une carte de séjour d’un an ou réfugiés statutaires ( politiques ) qui auront droit à une protection de 10 ans. C’est l’OFPRA ( Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides ) qui leur accordera un statut, après une rencontre et une enquête en lien avec Interpol.



Et en Ubaye ?

Arrivés le 7 novembre à Barcelonnette en bus, une quarantaine de demandeurs d’asile a pris ses quartiers aux Allaris, dans le centre d’accueil et d’orientation géré par Adoma.
Ils viennent d’Érythrée, du Soudan et de Somalie, ils ont traversé le désert de Libye, la Méditerranée et l’Italie à pied et souvent de nuit, pour arriver jusqu’au camp de Stalingrad à Paris. La majorité porte encore les traces des violences
physiques et morales qu’ils ont subies, terrible prix à payer pour fuir la guerre.
Ils ont entre 18 et 36 ans et sont dans un état de fatigue important. Les demandeurs d’asile présents à Barcelonnette ont tous été volontaires pour monter dans le bus. Aujourd’hui ils perçoivent une aide de 4 euros par jour afin de subvenir à leurs besoins essentiels.