NON A LA DÉPORTATION DES RÉFUGIÉS DEMANDEURS D’ASILE DE BARCELONNETTE
Depuis novembre 2016, quarante demandeurs d’asile arrivés des camps de La Chapelle et de Stalingrad à Paris, ont intégré le Centre d’Accueil et d’Orientation de Barcelonnette, dans les Alpes de Haute Provence.
Originaires du Soudan, de Somalie et d’Érythrée, ils ont fui la guerre et sont passés par la Libye dans des conditions atroces et survécu aux tragiques traversées de la Méditerranée pour débarquer en Italie.
Après une prise d’empreintes digitales forcée en Italie, ces jeunes hommes sont venus chercher refuge et protection en France. Depuis leur intégration au CAO de Barcelonnette, et grâce aux actions de l’association Solidaritat Ubaye ils se sont intégrés, participent à des cours de français au moins 4 heures par semaine ainsi qu’à de nombreuses activités culturelles et sportives avec la population locale.
Des liens très forts de confiance et d’amitié réciproques se sont ainsi noués, participant de la reconstruction psychologique de ces jeunes profondément traumatisés , qui pour la plupart ont été torturés et soumis à des traitements dégradants.
Ils ont obtenu le 30 novembre 2016 une attestation de demandeurs d’asile à la Préfecture de Marseille après une nouvelle prise d’empreintes digitales.
Six d’entre eux sont convoqués à la Préfecture de Digne les Bains.
En raison de la directive européenne dite de “Dublin” qui prévoit éventuellement que cette demande doit être traitée dans le pays d’entrée en Union Européenne il va leur être signifié que leur demande d’asile doit être instruite en Italie.
Or les autorités françaises ont toute latitude pour ne pas appliquer cette Directive « Dublin ». Elles ne l’ont d’ailleurs pas appliquée lors du démantèlement de la jungle de Calais en novembre 2016.
Le risque, outre les conditions d’accueil déplorables en Italie, où les conditions d’instruction des demandes d’asile sont discutables, et où les demandeurs ne pourront pas bénéficier du même niveau en matière de protection , est l’expulsion vers leurs pays d’origine où une mort probable les attend.
Pour ces raisons, Solidaritat Ubaye demande instamment aux autorités compétentes et tout particulièrement au Préfet des Alpes de Haute Provence, de revenir sur l’application de la Directive Dublin et de commencer à instruire ces demandes d’asile de Barcelonnette.
Ces demandeurs d’asile ont accepté de rejoindre le CAO de Barcelonnette, et se sont parfaitement intégrés.
Ils apprennent la langue et la culture française, et devraient aujourd’hui retourner en Italie ?
Cela nous semble aberrant, pour des raisons d’abord humaines, mais également économiques.
Une pétition en ligne a déjà recueilli plus de 1200 signatures en trois jours.
Cette demande est parfaitement justifiée par la volonté et la réussite de l’intégration de ces jeunes dans la Vallée, leur désir de poursuivre le travail exemplaire accompli, et leur choix de vie qui consiste à s’accomplir en France.
Ces résultats sont un modèle qui honore l’ensemble des habitants de Barcelonnette et de la Vallée de l’Ubaye.