Lettre des demandeurs d’asile “dubliné.es” en lutte à la Préfecture de Marseille (10 nov. 2017) (déposée lors du « Banquet des Dubliné.es », ven. 10 nov.) – Collectif Migrants 13

Peuples de France, Monsieur le Préfet, Nous avons choisi la France pour sa réputation mondiale concernant les droits de l’être Humain et l’accueil des réfugiés. Pour atteindre la France, nous avons traversé des pays de l’Union Européenne où on nous a obligés de déposer nos empreintes. Nous avons pris la décision de déposer la demande d’asile auprès de la République Française mais nos démarches ont été bloquées par le règlement Dublin. Nous ne pouvons pas retourner dans le pays où nous avons été obligés de déposer nos empreintes pour de multiples raisons ; parmi nous :

– Certains ont eu des refus, déboutés du droit d’asile dans le premier pays concerné

– Certains ont subi des actes racistes et indignes.

– Certains ont été jetés à la rue, dû à l’insuffisance des dispositifs d’accueil.

 

Contre la devise de la République, le gouvernement a mis en place des méthodes pour mettre des pierres dans les chaussures (des bâtons dans les roues) aux personnes en procédure Dublin et favoriser les expulsions. On prend par exemple le dispositif PRAHDA géré par Adoma qui œuvre contre l’intérêt des demandeurs d’asile en procédure Dublin :

– Les dépôts des demandes de recours hors délai.

– La complicité d’Adoma avec la Préfecture pour l’expulsions de force et sans préavis des violations des droits.

– Et le manque d’un climat de vie digne d’un être humain.

 

Pour cela, on sollicite votre haute bienveillance de :

– Annuler nos procédures Dublin.

– Stopper les expulsions.

– Accepter nos demandes d’asile.

– La démolition du fantôme Adoma-Prahda.

– Permettre l’accès à l’éducation, études et formations professionnelles.

 

Nous sollicitons la République Française et son peuple d’avoir un regard de miséricorde envers notre situation de réfugiés qui ont laissé derrière eux des nations, des familles. Des réfugiés fatigués d’un voyage plein de dangers. Des personnes dubliné.e.s.

À Marseille, le 10 novembre 2017